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Société
libre d'Emulation - Liège
(Belgique)
Activités
22 septembre 1999
VISITE DU
CYCLOTRON DE L'INSTITUT DE PHYSIQUE NUCLEAIRE
EXPERIMENTALE
L'Institut de Physique Nucléaire Expérimentale
(I.P.N.E) de l'Université de Liège oriente
principalement ses recherches vers des études
fondamentales en physique atomique (spectroscopie et
modélisation de l'atome) et vers le
développement de méthodes analytiques
basées sur l'utilisation de particules
chargées accélérées.
La technique de spectroscopie faisceau-lame consiste
à envoyer un faisceau de particules rapides produites
par un accélérateur à travers une
feuille-cible de carbone. On peut étudier les
caractéristiques (énergies et durées de
vie atomique) des ions excités lors des collisions
avec les atomes de la feuille en observant le rayonnement
électromagnétique qu'ils émettent en se
désexcitant.
Les méthodes analytiques permettent le dosage de
très faibles quantités
d'éléments dans des échantillons de
natures très diverses. Les méthodes mises en
oeuvre ont toutes en commun l'utilisation d'un faisceau de
particules chargées. Ces particules, lorsqu'elles
traversent l'échantillon à analyser, donnent
lieu à des interactions
électromagnétiques et/ou nucléaires.
L'analyse est opérée par la détection
du rayonnement induit ou des particules émises par la
cible. En utilisant des standards, il est alors possible de
déterminer la concentration élémentaire
de l'échantillon.
Récemment, ces méthodes d'analyse ont
été appliquées avec succès
à l'étude d'oeuvres d'art et
s'intègrent dans la mise en place à
Liège d'un Groupe Interfacultaire
d'Archéométrie.
Compte-rendu de la visite, par Guy Dehalu
Et d'abord qu'est-ce qu'un cyclotron? Larousse nous en donne
la définition : "accélérateur de
particules élémentaires
électrisées, utilisant la résonance
magnétique" Imaginé vers 1931 par
l'Américain E.O. Lawrence, le cyclotron se compose
d'une chambre à vide cylindrique, dans l'axe de
laquelle règne un champ magnétique intense,
produit par un électro-aimant. Dans cette
"boîte" se trouvent deux électrodes creuses en
forme de D, auxquelles est appliquée une tension
alternative de haute fréquence. Des particules
électrisées (ou ions) - protons (noyau de
l'atome d'hydrogène), deutons (noyau de l'atome de
deutérium formé d'un proton et d'un neutron),
... - injectées dans la boîte passent d'une
électrode dans l'autre au moment où cette
tension est maximale; elles subissent une
accélération et décrivent des
trajectoires circulaires de rayons croissants, avec une
vitesse qui augmente constamment. Lorsqu'elles ont acquis
une énergie suffisante (exprimée en eV ou MeV
: électron-Volt ou Millions d'électron-volts),
elles sont dérivées vers la matière
à analyser, où elles produisent une
réaction nucléaire. Les produits de ces
réactions sont alors analysés dans des
équipements de détection et d'analyse des
spectres et les résultats sont affichés sur
des écrans d'ordinateurs.
Alors quelle est la différence entre un cyclotron et
un accélérateur de type Van de Graaf?
Essentiellement la puissance : le cyclotron possède
une énergie maximum de 23 MeV (protons)
l'accélérateur Van de Graaf, 2 à 3 MeV
(protons).
Ceci étant posé, que peut-on analyser de cette
manière et comment ?
Le faisceau d'ions ainsi produit et dirigé sur le
matériau à analyser va interagir avec les
électrons et les noyaux qui le composent en donnant
lieu à l'émission de particules ou de
rayonnements caractéristiques des
éléments constituant le matériau. Si,
par exemple, le faisceau ionique expulse l'électron
d'une couche interne d'un atome, le vide ainsi
créé est instantanément comblé
par le passage d'un électron d'une couche externe
vers la couche interne déficitaire avec
émission de rayons X caractéristiques de
l'atome concerné. C'est la méthode PIXE - pour
Particle Induced X-ray Emission - particulièrement
bien adaptée au dosage d'éléments
moyens et lourds dans des matrices légères de
type biomédical (os, plasma, gel
d'électrophorèse, ...).
La méthode RBS - pour Rutherford Backscattering - est
basée sur la détection de particules
chargées diffusées élastiquement par
les noyaux constitutifs du matériau à
analyser. L'énergie ainsi diffusée, à
un angle donné et pour une particule incidente
donnée, dépend essentiellement de la masse du
noyau. Cette mesure permet de séparer les masses
atomiques des éléments et de déterminer
leur distribution en profondeur et de calculer les
concentrations absolues de ces éléments sans
l'aide de standards. C'est cette méthode qui permet
d'analyser les constituants d'oeuvres d'art anciennes et en
particulier des différentes couches de tableaux
peints. Un appareil ingénieux d'orientation du
tableau, mis au point dans les ateliers du laboratoire,
permet ainsi de faire varier à volonté l'angle
d'incidence et le point d'impact du faisceau d'ion produit
par un accélérateur Van de Graaf.
En plus de ces recherches appliquées, le cyclotron
est aussi un équipement capable de résoudre
des problèmes de recherches fondamentales, comme, par
exemple, la vérification de modèles
mathématiques de physique atomique théorique,
la détermination de l'abondance des
éléments dans les étoiles et la
détermination de caractéristiques
fondamentales d'atomes ou d'ions.
De ces équipements remarquables, l'Université
veut faire profiter pleinement son environnement
socio-économique, entreprises et organismes
régionaux ou internationaux. Ils représentent
souvent des investissements considérables et sont
à la pointe de l'évolution scientifique, sans
cesse confrontés aux recherches les plus
récentes qu'exercent chercheurs et professeurs.
Derrière les murs de béton épais, les
grilles protectrices, le dédale des chemins parcourus
par ces particules fantômes, la curiosité des
visiteurs fut amplement satisfaite. Et puis voici un
instrument précieux, après celui du
Laboratoire d'Analyse par Réaction Nucléaire
du Professeur Demortier à Namur (mai 1998), pour les
spécialistes de l'archéométrie.
Institut de Physique Nucléaire Expérimentale
au Sart Tilman : Bâtiment B 15 - Parking
P 45
Tél. 04/ 366 36 90 - Fax 04/ 366 28 84
E-mail : ipne@ulg.ac.be
- Internet : http://www.ulg.ac.be/ipne/
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