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Société libre d'Emulation - Liège (Belgique)

Historique


L'historique de la Société libre d'Emulation

Brève histoire de 200 ans et quelques
par Freddy Lamarche, ancien Administrateur

Le 22 avril 1779, sept personnes se réunissent chez l'abbé Ramoux, principal du "Grand Collège"(1). Afin de répondre "à la nécessité, dans laquelle Liège se trouvait, d'avoir un centre de réunions ou d'actions, pour les personnes s'intéressant à la culture des lettres, des sciences et des arts ...", ces Messieurs formulent le programme et le règlement d'une "académie", ou société savante, du modèle de celles qui florissaient alors, notamment dans le nord et l'est de la France, avec une ambiance de "sociabilité érudite" (2).


Le prince-évêque de Liège, François Charles, comte de Velbruck. Gravure de Charles-François de Graillet (d'après un dessin de L. Defrance) ayant figuré à l'exposition de la Société d'Emulation de Liège en 1781; Coll. Bibl. des Chiroux, Salle U. Capitaine.

On peut imaginer une symbiose entre de tels citoyens "éclairés" et leur prince, François-Charles, des comtes de Velbruck. Car il ne fallut qu'une semaine pour que notre souverain émette le mandement par lequel il approuvait ce dessein et accordait sa celcissime protection à la "Société d'Emulation".

Le 2 juin suivant, Velbruck préside la séance d'inauguration dans la salle, louée pour la circonstance, de la Redoute (3). Grâce à un don du prince, la société deviendra, la même année, la propriétaire de l'édifice.


(1) Jusqu'en 1773,Collège des Jésuites en Ile; lors de la construction, sous le roi Guillaume Ier, de l'Université de Liège, les bâtiments du "Grand Collège" y furent incorporés.
(2) Cfr : Bulletin de la Société d'Emulation de la Seine Maritime, Rouen, 1993.
(3) Construite par des particuliers, en 1762, pour servir de salle de bals et de concerts.

Elle créa trois catégories de membres :

les "associés résidants" ; leur nombre, en 1783, s'élevait à 154. En fonction de leur qualité, on dénombre : 39 abbés et chanoines, 29 avocats, 16 dignitaires civils, 12 bourgmestres, actuels et anciens, 15 médecins et pharmaciens, 16 rentiers ou propriétaires, etc... (4). A la fin du XIXe siècle, le nombre de cette catégorie de membres oscilla entre 300 et 400.

(4) Parmi les "divers", figure un banquier dont la descendance comptera, jusqu'il y a peu, nombre de membres, y compris plusieurs administrateurs et présidents.

les "associés honoraires", formés de personnes habitant hors de la Cité, recrutées parmi "des illustrations politiques, scientifiques ou artistiques". Au cours du premier centenaire de la Société, celle-ci émit 98 diplômes d'associés honoraires. Parmi eux, citons A.M. Grétry (en 1782), les frères de Grandjean, médecins et oculistes du Roi, du Vivier, Godart, Ph. et R. de Limbourg, Sandberg, le marquis d'Aoust, le comte d'Hartig, Tassin, l'abbé van Muyssen, le comte de Neny, le marquis de Sainte-Croix, le baron de Tschudi, de Vicq Dezir,...

les "associés correspondants" : de 1808 à 1879, la Société en nomma 252; en 1889, ils étaient au nombre de huit.

Dès son origine, la Société fut chargée de la surveillance d'établissements d'instruction et culturels, créés par le prince, comme : la Société pour l'encouragement des Beaux-Arts, l'Académie de peinture, de sculpture et de gravure (Fassin, Defrance), l'Ecole de dessin appliqué aux Arts mécaniques (dir. Renoz), l'Ecole de Droit civil et canonique, l'Ecole de l'accoucheur, etc...

La chute de l'Ancien Régime ne mettra pas fin à son souci de sujets éducatifs et sociaux : ainsi, en 1812, elle finance l'école "Athénée des Beaux-Arts" et elle fonde une caisse de prévoyance pour les ouvriers mineurs. En 1820, elle subsidiera l'Etablissement des Sourds-Muets de Monsieur Pouplin.


Au sein même de l'Emulation, place du Collège (5), la Société se manifeste par l'organisation :

de séances publiques (6), au cours desquelles étaient posées des questions, dont les "mémoires en réponse" pouvaient bénéficier d'un prix en numéraire et de leur publication par la Société. De 1779 à 1789, il y eut 11 séances, 39 questions et 12 prix décernés;

d'expositions de peintures, sculptures et gravures, d'une durée de deux à huit jours, couvrant la date de la séance publique annuelle (7). A partir de 1781, leur objet s'étendit aux "arts méchaniques" et "aux produits industriels". Souvent, Velbruck se rendait deux fois par jour au "salon"; il y causait sans façon avec les exposants et, parfois, sur des questions d'art, il entamait des discussions de plusieurs heures;

de concerts : chaque hiver, la Société organisait au moins deux concerts, l'un, réservé aux oeuvres liégeoises, l'autre, à des compositeurs étrangers; parmi les Liégeois se détachent, bien sûr, Grétry et les Hamal;

d'une bibliothèque : en 1879, malgré des pillages (lors du logement des troupes), le catalogue des ouvrages imprimés compte 2.262 titres, en un très large éventail de sujets. En outre, la Société avait une bibliothèque musicale (op.cit.);

de comités : vu l'étendue des sujets d'intérêt de la Société, celle-ci créa, au début du siècle dernier, divers Comités spécialisés : Littérature et Beaux-Arts, Sciences, Arts et Manufactures, Agriculture et Musique (8).

(5) Ensuite, place de l'Université, puis, après la première guerre mondiale, place du 20-Août.
(6) A l'occasion de l'assemblée annuelle (à ne pas confondre avec le jour hebdomadaire d'assemblée, chaque dimanche après-midi). Les jours de semaine, la maison est ouverte, matin et après-midi jusqu'à huit heures. Les Associés y trouvent, outre livres et gazettes, "des cartes géographiques, des globes et divers instruments propres aux expériences dont les physiciens, membres de la Société, voudront bien lui faire part".
(7) Catalogue reproduit dans le "Liber Memorialis" (1879), de Renier Malherbe (op.cit.). Parmi les sujets couverts : histoire, droit, économie politique et sociale, commerce, industrie, sciences, géographie, poésie, théâtre, littératures française, wallonne, anglaise, allemande, orientale, beaux-arts, architecture, etc...
(8) Parmi les présidents de ces Comités, relevons, pour le siècle passé : pour la Littérature et les Beaux-Arts, les noms de Frédéric Rouveroy, de C. Marcellis et d'A. d'Otreppe de Bouvette; pour les Sciences, N.A.J. Anciaux, J.N. Comhaire et T. Schwann; pour les Arts et Manufactures, J.N. Orban, M.J. Malherbe, J.H. Regnier, pour l'Agriculture, Ch. Morren et E.de Senzeille.


Médaille : Liège, Musée d'Archéologie et d'Arts Décoratifs, Cabinet des Médailles (Réf. : G. 78)

RECTO : Au centre, un dessin représentant une déesse, coiffée d'une colonne murale, assise à côté du perron liégeois (Sans-doute personnifie-t'elle la Cité de Liège); à sa droite, à ses pieds, en médaillon, une tête d'homme barbu; le perron porte deux écus ovales, aux armes de Velbruck et de Hoensbroek; au pourtour, une inscription :

"ARTIUM FAVORE"
"LEODII ANNO MDCCLXXXV "
(1785).

VERSO : Au centre, un caducée tenu par deux mains serrées; une inscription périphérique :
"ACADEMIA PICTURAE SCULPTURAE SOCIETASQ EMULA REGNANTE ET AUSPICANTE CONSTANTINO FRANCISCO"
(Constantin François, comte de Hoensbroeck)

 


Le séisme politique, associé aux évènements de la Révolution, ne manqua pas d'exercer sur la jeune Société, des perturbations majeures et durables : jusqu'en 1809, ses activités furent à peu près nulles et limitées à des concerts. Le 25 février 1792, au cours d'une brève restauration, à Liège, de l'ancien régime, le successeur de Velbruck interdit d'assemblée les membres de l'Emulation, "en raison du caractère séditieux de nombre d'entre eux". De toute façon, sous le pouvoir nous régissant du temps de la Convention, la Société n'eut pas manqué d'être dissoute, en vertu du décret d'août 1793, concernant "toutes les académies patentées ou dotées par la nation", sous le reproche d'avoir été trop réservée aux "classes privilégiées". Deux ans plus tard, le Directoire autorisera la formation de "Sociétés libres", destinées à concourir aux progrès des sciences, des lettres et des arts. Dès lors, l'activité d'une académie comme notre Emulation redevint licite; elle rouvrit ses portes en mai 1796.

Sous l'Empire napoléonien, l'excellent préfet de l'Ourthe, le baron de Micoud, élu président en 1808, renoua avec la tradition de la protection de l'Emulation par les pouvoirs publics. Sous l'inspiration du modèle français, notre Société acquit la qualification de "libre", adoptée dans son règlement du 22 décembre 1811. Sous le règne de notre roi Guillaume, la Société fut, de 1816 à 1827, présidée par le comte F.J.C. de Mercy-Argenteau.

Depuis le milieu du XIXe siècle, l'Emulation participe à l'organisation du Concours Rouveroy, du nom de l'écrivain, fabuliste et moraliste, maire, puis échevin de la Ville de Liège, qu'il fit hériter d'un capital destiné à l'octroi d'un prix récompensant, en ordre principal, des ouvrages ou procédés visant à favoriser "l'instruction, l'éducation et le bien-être des classes populaires" (9).

(9) Cfr. : Bulletin de l'Emulation "Utile Dulci", 1987-88 et 1991-92, traitant de la biographie de F. Rouveroy et du règlement du concours.

Le bâtiment de l'ancienne "Redoute" bénéficiera de rénovations : en particulier, en 1823, par l'addition d'un second étage surmonté d'un fronton triangulaire et, en 1852, par la rénovation de la salle d'assemblée (arch. J.Ch. Delsaux). Le Journal de Liège trouva cette salle "élégante et sévère". Ce cadre néo-gothique, au clair-obscur favorable au recueillement, permit l'audition de conférenciers, littérateurs et critiques (10) et celle d'oeuvres musicales dont certaines dirigées par leur compositeur, tels Franz Liszt et ceux de l'école de musique russe, venus sous l'égide de la comtesse de Mercy-Argenteau.

Le siège de la Société libre d'Emulation avant le 20 août 1914.
Croquis de M. Julien Koenig, architecte de la reconstruction.

(10) Ainsi : Fr. Coppée, A. Theuriet, Catulle Mendès, Maurice Barrès, Henri de Regnier, Ph. Villiers de l'Isle Adam, Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Fr. Sarcey,...


Puis ce fut, en 1914, la guerre, avec l'invasion du pays et l'occupation de Liège par l'ennemi. Dans ce contexte, le soir du 20 août, une soldatesque, avinée pour la circonstance, mit le feu à de nombreuses maisons de la place de l'Université. Cet incendie et "ses flammes gigantesques" furent accompagnés de fusillades, causant la mort de vingt-huit personnes, toutes civiles.

L'Emulation brûla de fond en comble, avec perte totale de la bibliothèque, des archives et des collections; en bref, d'absolument tout, y compris le buste en marbre de Velbruck, sculpté par Evrard, en place depuis 1779 et les orgues, installées en 1880. En mars 1918, dans l'espérance de la libération, Emile Digneffe, président du conseil, eut un entretien avec son collègue Auguste Laloux qui deviendra, le moment venu, l'excellent président du Comité de Reconstruction.

En 1930, rien n'est encore sorti de terre. Mais, en revanche, le projet de reconstruction a beaucoup gagné en importance car la Municipalité offre de mettre à disposition de l'Emulation, dans le secteur même, un ensemble de parcelles expropriées, ce qui triplerait l'espace au sol disponible. Parmi ces surfaces libres - ou libérables par des démolitions - se trouvent les restes du couvent des ci-devant Soeurs de Hasque, d'époque et de style Renaissance mosane (d'où l'appellation de "Maison Renaissance qu'on lui donne aujourd'hui). Ces beaux et vénérables vestiges échapperaient à la démolition si la Société s'engageait à les restaurer à ses frais. Ce qui, en 1931, sera réalisé. A cette occasion, l'Emulation fit placer, dans une niche de la muraille, une réplique de la statue de la Vierge, dite de Berselius. Dans ce contexte, la Société sera, la même année 1931, transformée de civile en une asbl dont les statuts font état des apports immobiliers de l'Emulation et de ceux de la Ville. Ils stipulent que celle-ci sera représentée au conseil par un nombre de mandataires non inférieur au quart du total des sièges.

Le projet, élaboré par l'architecte Julien Koenig pour le nouvel immeuble de l'Emulation devant l'Université, aura une façade, sur la place du 20-Août, de 31 mètres de large, avec une surface près de six fois celle de l'ancienne (soit pas loin de trois fois celle de sa société soeur, la Littéraire de Liège). De style Louis XVI, elle sera revêtue de petit granit et de brique avec des bas-reliefs sculptés en calcaire de Larochette. Les fondations seront assurées grâce au battage de 200 pieux en béton armé. A la majesté de la façade correspondra la somptuosité des décors intérieurs et du mobilier; et cela, notamment, grâce au mécénat des membres. Parmi eux se distingue, tant par son dynamisme que par sa générosité, le baron de Launoit - qui présidera le conseil de la Société depuis 1937 (décès d'E. Digneffe) jusqu'en 1981, année de son propre décès. Ainsi, il offre "un magnifique salon Régence" et des "tapisseries superbes", pour le salon du premier; et des "boiseries liégeoises, avec peintures" pour le salon de lecture. Le Comité de Reconstruction fera, dans un ancien hôtel de la rue Saint-Etienne, prendre des moulages d'un plafond, pour le faire reproduire dans ce salon. Un beau don, anonyme, est celui d'une très grande armoire liégeoise, en marqueterie, provenant de l'Abbaye de Stavelot (11). "La grande salle", destinée aux concerts, conférences, représentations théâtrales et films, pourra asseoir 537 spectateurs (chiffre porté à 688 en 1954); cela sans compter les sièges de la "loge royale"(12).

(11) Vendue en 1985, elle se trouve à présent au Musée d'Ansembourg à Liège.
(12) En 1954, elle sera honorée de la présence de la Reine Elisabeth, venue pour la commémoration du 175e anniversaire de l'Emulation.

Afin de rentabiliser au mieux l'espace disponible, il fut prévu, en dehors des usages, par l'Emulation, pour ses activités propres, de donner à louer la "grande salle", cent jours par an, également de louer la salle des expositions et aussi d'autres à usages de bureaux et de logements, et, à l'occasion, le restaurant et le bar. Enfin, elle donnera, à bail annuel, le "Café des Arts". Pendant la période où elle fut privée de lieu d'assemblée, l'Emulation ne manqua pas, pour autant, de fomenter la création de filiales à caractère culturel, telles "L'Union liégeoise du Livre et de l'Estampe" (1927), la "Société liégeoise de Musicologie", le groupe "Humanisme", pour la défense et le progrès des études classiques, etc...

Enfin, on en arriva au 17 mai 1939, jour où eut lieu, en grande pompe, l'inauguration du nouveau bâtiment de la place du 20-Août. Elle débuta par une séance académique, qui permit d'écouter le baron de Launoit, président du conseil de l'Emulation et Monsieur Xavier Neujean, bourgmestre de Liège, ministre d'Etat, vice-président de la Société et président du Comité d'Honneur des cérémonies d'inauguration. Le vice-président, s'appuyant sur les réminiscences de ses vertes années de jeune membre, évoqua la période antérieure à l'incendie de 1914, traçant un portrait pas très flatteur de la "vieille maison" : "vieillotte, sans caractère, maussade; avec ses pièces sombres,... avec sa grande salle solennelle, insuffisamment éclairée, mal chauffée, elle n'offrait pas d'attraits". Mais quel contraste ! "... aujourd'hui, tout est transformé ...Tout, dans ce splendide édifice, appelle la vie. Elle (l'Emulation) y va renaître". L'ouverture de nos nouveaux locaux allait, cette même année 1939, contribuer aux fastes de l'Exposition Universelle de l'Eau, dont le Commissaire du Gouvernement se trouverait être le président de notre Société.

Mais, bientôt - moins d'un an après -, la deuxième grande guerre et l'Occupation allaient entraîner, pour plusieurs années, l'indisponibilité, pour l'Emulation, de ses nouveaux locaux. En septembre 1940, le bâtiment de la place du 20-Août est réquisitionné par notre Département de la Justice. Celui-ci ne le quittera qu'en 1948; ensuite, il sera, en parties, loué à la Radio, à la R.T.T., à l'Université et au "Grand Liège". A intervalles réguliers, la grande salle sera louée par des organisations telles que "Exploration du Monde", les "Concerts de Midi", le "Touring Club", etc... L'utilisation de cette salle pour nos propres programmes deviendra, d'année en année, de plus en plus réduite. Comme le fera observer, en 1975, notre vice-président : "les manifestations organisées par l'Emulation n'ont, depuis plusieurs années, en raison d'une concurrence énorme, plus guère de succès" (13). En 1982, notre principal locataire, l'Université, met fin à son bail. Dès lors, l'équilibre financier de l'Emulation va se trouver compromis. Jusqu'à ce qu'en 1985, elle conclue un bail de location de la totalité de l'immeuble de la place du 20-Août, avec le Fonds des Bâtiments Scolaires, pour l'usage d'une section du Conservatoire de Musique. Ce bail sera ensuite renouvelé jusqu'en 1997 puis jusqu'en 2003.

Depuis maintenant plus de douze ans, l'activité de notre société s'est recentrée sur notre "Maison Renaissance"; elle s'y répartit entre deux salles : celle d'en bas, dite "polyvalente", sert notamment à des conférences, des récitals de poésie, de musique, de théâtre, et à des expositions d'art, en particulier celles centrées sur des sujets de bibliophilie. La salle d'en haut sert de bureau de direction et de lieu de réunions du conseil d'administration et d'assemblées de membres; elle abrite la bibliothèque reconstituée après de 1918 (14).

(13) Le vice-président était alors le baron H. Moreau de Melen; il assumera la présidence de 1981 à 1986, année où lui succédera le chevalier X. Nève de Mévergnies.
(14) Comme l'exprime l'Annuaire de l'Emulation pour 1934 : "L'Emulation jugea qu'elle ferait oeuvre originale et utile en s'efforçant de recueillir des specimens de choix, d'ouvrages de luxe, illustrés ou en typographie pure, collectionnant les grandes éditions modernes". Ce sera le cas des ouvrages édités par sa filiale, l'Union liégeoise du Livre et de l'Estampe.

Nous terminerons cette note historique par un mot encore au sujet de ce beau monument caché qu'est notre "Maison Renaissance" : "Qui, passé sous l'arvô du n°9 de la rue Charles Magnette, pénètre dans la petite cour pavée donnant accès à nos locaux, peut penser que la devise "Pour vivre heureux, vivons cachés", leur va comme un gant". Et peut-être même se demander si cette discrétion a bien été souhaitée par notre conseil d'administration d'entre les deux guerres, les bâtisseurs du très voyant édifice de la place du 20-Août. En fait, il n'en est rien. Bien au contraire, c'est en dépit de leurs protestations que la Municipalité a autorisé l'élévation, devant un monument classé, d'un édifice de quelque 25 mètres de haut, à usage commercial, sur une propriété affectée, dès 1934, d'une servitude de non exhaussement. Précédemment, en 1937, la Ville avait appuyé, par la voix de l'échevin Truffaut, le projet de reconstruire, sur une partie du terrain de la "Maison Renaissance", le Cercle des Beaux-Arts.

Sources consultées

Capitaine, Ulysse (Secr. Gl de la S.L.E.) : 1) Notice historique sur la Société Libre d'Emulation; Imp. Carmanne, Liège.-- 2) Documents et Matériaux pour servir à l'histoire de la Société Libre d'Emulation; Imp. Carmanne, Liège, 1868.
de Hors Château, Pierre : Le temps des équipages à Spa et Liège; Ed. Desoer, 1942.
Di Campli, Flavio : Jean-Charles Delsaux (1821-1893), architecte provincial; Documents herstaliens, 8, s.l.n.d.
d'Otreppe de Bouvette, Albert (Secr. Gl de la S.L.E.) : Les trois époques : le passé, le présent et l'avenir de la Société Libre d'Emulation; Liège, Carmanne, 1853.
Dresse de Lébioles, Edmond : Quelques notes historiques sur la Société d'Emulation sous l'Ancien Régime (1779-1789); Liège, 1933.
Florkin, Marcel : Un prince, deux préfets; Imp. Vaillant-Carmanne, Liège, 1957 (pp.87-88, 96-100).
Gobert, Théodore : Liège à travers les âges - Les rues de Liège (1925-29); pp. 605 à 609, Art. "Vingt Août".
Hamal, Henri : Annales de la Musique et du Théâtre de Liège, de 1738 à 1806; Ed. Mardaga, Liège, 1989.
Malherbe, Renier (Secr. Gl de la S.L.E.) : Emulation. Liber Memorialis (1779-1879); Liège, L.. de Thier, 1879.
Catalogue de la Bibliothèque musicale de la Société Libre d'Emulation de Liège, par de Thier et F. Lovinfosse, Liège, 1861; Coll. Bibl. ULg - XIX3819 (120).
Explication des morceaux de peinture, etc..., exposés par les Artistes liégeois en la salle de la Société d'Emulation, Place du Grand Collège, années 1781 à 1785; Coll. Bibl. ULg, Réserve n° 620A.
Procès-verbaux des séances du Conseil d'administration de la S.L.E., 1930 à 1995; arch. Emulation.
Séance inaugurale de la Société libre d'Emulation de Liège, le 17 mai 1939; Imp. Desoer, 1939.

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janvier 2004 - mise à jour : 16 janvier 2008