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Société libre d'Emulation - Liège (Belgique)

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Les Trasenster

Louis Trasenster, l'ingénieur et l'universitaire
par Bruno Magermans
licencié en histoire de l'Université de Liège

Fondateur de l'A.I.Lg. (Association des Ingénieurs sortis de l'Ecole de Liège), Louis Trasenster (1816-1887) est l'une des grandes sommités du milieu universitaire liégeois au XIXe siècle. Professeur d'exploitation des mines et de mécanique, puis recteur de l'Université de Liège de 1879 à 1886, il est membre des conseils de perfectionnement des enseignements moyen et supérieur, ingénieur au Corps des mines ou juré des expositions universelles de Londres, Paris et Vienne, tenues respectivement en 1862, 1867 et 1873. Voici donc un aperçu de ce que fut la carrière de notre recteur au sein du Corps des mines, de l'A.I.Lg. et de l'Université de Liège.

L'INGENIEUR DES MINES

Le Corps des mines est une institution née avec le décret du 18 novembre 1810, confiant aux membres de l'Administration des mines la responsabilité de veiller à la sécurité des travaux miniers. En d'autres termes, les ingénieurs, appartenant au nouveau Corps des mines, se devaient d'imposer aux exploitants de charbonnages la réalisation de travaux qui auraient réduit - ou évité - les risques d'accident. Ils devaient aussi porter un avis sur le choix d'un futur exploitant pour un charbonnage.

C'est donc au sein du Corps des mines de Liège que Louis Trasenster débute son parcours professionnel, le 17 décembre 1838 précisément, après avoir reçu le grade de conducteur des mines à l'Ecole des mines de Liège. C'est le 26 mars 1842 qu'il accède au statut de sous-ingénieur de l'Etat pour le sixième district de Liège (division géographique établie par le Corps des mines). Enfin, moins de dix ans plus tard, en 1851, il est nommé ingénieur consultant aux Etablissements John Cockerill.

LA PRESIDENCE DE L'A.I.Lg.

C'est à la fin de l'année 1846 que dix jeunes ingénieurs et étudiants de l'Ecole des mines de Liège décident de fonder une association pour les diplômés de leur institution. A l'initiative de ces dix promoteurs, vingt-neuf ingénieurs se réunissent et jettent les bases de la fondation de l'A.I.Lg. Parmi les signataires présents lors de l'assemblée générale tenue en 1847 à l'Université de Liège, on trouve Louis Trasenster.

Premier président de l'A.I.Lg., Louis Trasenster est considéré comme le père fondateur de l'association. Il occupera sa fonction pendant trente-huit ans. En 1885, il annonce sa résolution d'abandonner la présidence et propose de rendre celle-ci temporaire à l'avenir. En 1886, il est remplacé par George Montefiore-Lévi, dont l'Institut d'électricité de l'Université de Liège porte le nom aujourd'hui.

Le double objectif de l'A.I.Lg. est d'établir entre ses membres des relations fraternelles et régulières, et aussi d'encourager parmi eux les publications et les inventions scientifiques. Elle organise de même des conférences, des voyages, des expositions techniques et des missions industrielles. Enfin, elle gère un fonds de secours ayant pour objet de répondre aux nécessités financières et matérielles de certains ingénieurs en difficulté, ou à des veuves d'anciens membres de l'association.

Louis Trasenster joue un rôle non négligeable au sein de l'A.I.Lg. On ne compte plus le nombre de voyages, de missions et d'excursions à caractère scientifique qu'il propose à ses ingénieurs. Ainsi, on voit des villes comme Aix-la-Chapelle, Anvers, Mons, Luxembourg, Paris - et bien d'autres encore &endash; accueillir avec fierté le président et son association. Au programme : des visites d'entreprises et de musées scientifiques, des meetings, ou encore des réceptions prestigieuses organisées par les autorités communales des villes.

On peut noter par ailleurs que Louis Trasenster est fait membre honoraire de l'Institution of Mechanical Engineers, en juillet 1883, et de la Société des Ingénieurs civils de France, en août de la même année.

Il faut également insister sur le fait que Louis Trasenster apporte beaucoup à l'A.I.Lg. Il tente d'obtenir des positions élevées et convenables pour ses ingénieurs dans des entreprises à l'étranger. Il propose en outre, à plusieurs reprises, des réformes dans l'inspection des établissements industriels. Enfin, on le voit s'opposer à des arrêtés ministériels modifiant la composition des jurys dans le cadre des concours de futurs ingénieurs, ou transformant radicalement l'organisation de l'Ecole des mines de Liège au détriment de la qualité de son enseignement.

UN CURSUS EXEMPLAIRE…

Après avoir terminé de brillantes études à l'Ecole des mines et obtenu le titre de conducteur des mines en 1838, Louis Trasenster n'est pas encore nommé sous-ingénieur de l'Etat qu'il est déjà engagé par l'Ecole en qualité de répétiteur du cours de statique en 1840. A partir de 1844, il enseigne aussi l'exploitation des mines à la Faculté des Sciences de Liège, en remplacement d'Adolphe-Joseph de Vaux. L'année suivante, il est nommé agrégé. Tandis qu'en avril 1846 un arrêté royal lui donne le rang et les attributions de professeur extraordinaire, la même année il devient membre du conseil académique et du conseil de la Faculté des Sciences. Le 26 avril 1849, il est fait titulaire de sa fonction de professeur extraordinaire et, à la fin du mois d'octobre 1849, reçoit le titre définitif de professeur extraordinaire. Le 24 septembre 1855, il est nommé professeur ordinaire. En outre, il occupe la fonction de secrétaire académique en 1859-1860 et est élu doyen de sa faculté entre 1851 et 1863. Signalons enfin qu'à partir de 1858, Louis Trasenster dirige le Musée d'Exploitation des mines de Liège, réunissant des collections diverses relatives aux domaines minier et métallurgique.

1879-1886 OU LES ANNEES DU RECTORAT

Trois éléments importants sont à rapporter pour cette période, marquée par la maturité intellectuelle du Professeur Trasenster. Tout d'abord, nous ne pouvons pas ignorer la décision que ce dernier a prise au sujet de l'accessibilité des études universitaires pour les jeunes filles sortant de l'enseignement moyen. Si l'Université de Bruxelles a longtemps hésité avant de donner son accord aux demoiselles pour entamer des études supérieures, l'Université de Liège, quant à elle, n'a pas hésité à précipiter les choses… Dès 1881, le recteur Louis Trasenster ouvre les portes de ses auditoires aux étudiantes les plus motivées et les plus aptes. En 1883, l'université accueille pas moins de vingt-cinq élèves de sexe féminin. Mais en réalité, cet attrait pour les études s'estompe rapidement les années suivantes, surtout à partir de 1886. En réalité, c'est à ce moment que Louis Trasenster cède sa fonction rectorale à Adolphe Wasseige, farouche adversaire de l'accès des femmes aux études universitaires.

Louis Trasenster prend aussi une part active, durant les années 1880, dans la mise en place des instituts universitaires. Depuis les années 1870, les professeurs de la Faculté des Sciences se plaignent de l'étroitesse évidente de certains locaux qui sont mis à leur disposition pour l'enseignement et la recherche. Dès 1880, le recteur Trasenster, interpellé par ce problème, émet le désir de faire construire plusieurs bâtiments aussi bien à Liège que dans sa périphérie. Après d'âpres conflits avec des comités de quartiers et les autorités communales liégeoises, plusieurs instituts voient le jour à Liège entre 1880 et 1888 ; ils abritent les laboratoires de pharmacie, botanique, physiologie, zoologie, chimie, anatomie, astronomie, ainsi que les serres du Jardin botanique de Liège, l'Ecole normale des Humanités, et la Salle académique de l'université, que nous pouvons admirer aujourd'hui encore dans l'immeuble de la Faculté de Lettres datant du XIXème siècle et situé place du Vingt-Août.

Dans le courant des années 1870, Louis Trasenster reçoit pour mission, de la part du roi Léopold II, d'effectuer un voyage de prospection à travers l'Europe. En d'autres termes, il est chargé de trouver parmi les scientifiques étrangers les plus réputés, ceux qui accepteraient d'enseigner leur spécialité à l'Université de Liège, cette dernière manquant cruellement de professeurs. Entre 1870 et 1885, on voit alors débarquer dans ce qui n'est encore qu'une petite ville de province, des savants issus de tous les horizons, scientifiques et géographiques : le minéralogiste italien Giuseppe Cesaro ; le mathématicien allemand Henri Holzer ; le médecin autrichien Alexandre von Winiwarter ; et enfin, le juriste suisse Arthur de Senarclens.

L'INSPECTEUR DES ETUDES

Louis Trasenster, en tant que professeur, porte un intérêt tout particulier à l'enseignement, qu'il relève des niveaux moyen ou supérieur. Dès l'année 1844, il seconde l'inspecteur général des mines, Adolphe-Joseph de Vaux, dans l'inspection des études. En 1845, il a pour charge de suppléer le Professeur Jean François Lemaire comme inspecteur de l'Ecole préparatoire des mines de Liège. L'année suivante, il devient inspecteur adjoint pour la section d'application des écoles spéciales. Il a aussi comme volonté de préparer l'organisation de la section professionnelle des athénées et collèges. Il fait partie du conseil préparatoire de perfectionnement de l'enseignement moyen, ce dès 1850. Deux ans plus tard, il est nommé membre du conseil définitif de perfectionnement de l'enseignement moyen.

Par le biais de toutes ces fonctions, Louis Trasenster aura le privilège d'apporter des modifications dans les programmes scolaires, d'améliorer la formation des élèves et, enfin, de surveiller la qualité des enseignements donnés dans les établissements secondaires et supérieurs.

ENTRE LIBERALISME CONSERVATEUR ET PHILANTHROPIE

HOMME D'INFLUENCE ET HOMME DE COEUR

L'intellectuel que nous connaissons ne s'est pas seulement épris de science, mais également de politique. Dans le milieu libéral liégeois, on le disait "homme d'influence", dérangeant et calculateur, ambitieux et prétentieux, avide de reconnaissance sociale, de pouvoir et d'argent… Mais Louis Trasenster, cet universitaire issu de la bourgeoisie rurale, ne fut rien de tout cela. Sa réussite professionnelle en a fait envie à plus d'un, et nombreux sont les détracteurs et les satiristes qui s'en sont donné à cœur joie pour le détruire moralement ou lui faire regretter amèrement ses positions idéologiques ou ses prises de décision, certes parfois quelque peu brutales, mais souvent justes et raisonnées… Sa vie politique fut un échec. "A cause de ses ennemis qui jalousaient cruellement son succès académique", semblait-on dire à l'époque. Mais notre recteur a-t-il ressenti une frustration face à ce constat ? Nul ne le sait. Néanmoins, personne n'a pu contester de son temps l'incroyable influence qu'il avait exercée sur certains jeunes néophytes de la politique. Si Louis Trasenster n'était que très rarement sur le devant de la scène, il n'en était pas moins un homme de pouvoir qui savait changer le cours des événements et susciter des réactions en masse. Jamais notre professeur, finalement, n'est passé inaperçu dans les faits qui ont marqué la vie politique des libéraux liégeois.

Libéral conservateur, mais de plus en plus progressiste à la fin de sa vie, franc-maçon, chrétien anticlérical, Louis Trasenster fut aussi de ceux qui se consacrèrent au sort des plus démunis et des minorités sociales. Philanthrope, Louis Trasenster était aussi un humaniste, croyant dur comme fer à la force créatrice de l'Homme et en sa capacité à répandre autour de lui le Bien, construit par et pour l'Homme. Il défendait avec vigueur les idées de progrès, de liberté et de fraternité. Il voulait que les moins nantis soient capables d'apprécier la culture, et ainsi se libérer tant bien que mal de leurs conditions de vie miséreuses. Louis Trasenster fut véritablement pour son époque un progressiste, attitude paradoxale et insaisissable au vu de son choix politique, le libéralisme conservateur…

L'ECHEC POLITIQUE

En janvier 1850, Louis Trasenster épouse Marie Desoer, fille de l'imprimeur-éditeur Jacques Desoer, descendant d'une illustre famille liégeoise installée dans la cité ardente depuis tout juste un siècle. Propriétaire du Journal de Liége, organe des libéraux doctrinaires et conservateurs de la province de Liège, Jacques Desoer a pignon sur rue dans divers domaines, et notamment celui de la politique. Ayant accepté un peu à contrecoeur le mariage de sa fille avec un bourgeois de la campagne, Jacques Desoer invite néanmoins son nouveau gendre à participer aux réunions de l'Association de l'Union libérale liégeoise et à rédiger des articles de réflexion politique dans le Journal de Liége.

Par le biais de son beau-père et des réunions libérales, Louis Trasenster fait la connaissance de Walthère Frère-Orban, politicien issu d'une famille modeste, mais personnage d'une intelligence brillante promis à une carrière politique exceptionnelle. Entre le ministre Frère-Orban et notre recteur va naître une amitié que nul ne pourra jamais rompre. Louis Trasenster devient très vite le confident de Walthère Frère-Orban ; certains disent même de lui qu'il est sans nul doute son bras droit.

En 1870, Walthère Frère-Orban convainc son ami de se porter candidat aux élections provinciales. Louis Trasenster, confiant, échoue pourtant au poll de l'Association de l'Union libérale. En fait, Walthère Frère-Orban lui avait déjà annoncé peu de temps auparavant qu'un membre de l'association, le conseiller communal Léopold Lion, avait décidé de renier la candidature de Louis Trasenster et de donner sa préférence à un certain Docteur Flen, inconnu au bataillon de l'association libérale…!

En 1882, lors des élections législatives, la candidature de Louis Trasenster, encouragée par Walthère Frère-Orban, est à nouveau refusée au poll de l'Association de l'Union libérale. On le remplace alors par George Montefiore-Lévi, un illustre inconnu dans le milieu libéral liégeois. Il s'agit pourtant d'un industriel qui sera à l'origine de l'Institut d'électricité de l'Université de Liège ; il sera également le second président de l'Association des Ingénieurs sortis de l'Ecole de Liège, entre 1886 et 1889.

Pourquoi Louis Trasenster se voit-il "éjecté" d'une liste alors qu'il convenait très bien, politiquement parlant ? En réalité, les années 1880 sont une époque durant laquelle, à Liège, les progressistes, ennemis jurés des conservateurs, prennent de plus en plus de poids au niveau politique, limitant progressivement le pouvoir de grands "chefs" doctrinaires tels que le ministre Frère-Orban. Et si ce dernier ne peut plus rien faire pour défendre ses convictions, il ne peut plus agir non plus pour les candidats qu'il défend avec force et vigueur…

LE VENERABLE FRERE

Chrétien mais anticlérical, Louis Trasenster s'introduit très jeune dans la franc-maçonnerie, le 5 juillet 1839 précisément, à l'âge de vingt-trois ans seulement. Entré précocement, Louis Trasenster a du mal à garder sa place au sein de la loge maçonnique liégeoise de la Parfaite Intelligence et l'Etoile réunies, puisqu' en 1843 il démissionne ; il a à peine vingt-sept ans ! Et la raison de son choix reste un mystère tout entier…

Cependant, Louis Trasenster réintègre la loge par la suite. En 1858, il manifeste son opposition à l'instruction obligatoire - incompatible, selon lui, avec la liberté de l'enseignement - dans l'un de ses ouvrages ; son idée lui vaut alors une demande de mise en accusation de la part de certains "Frères" de la Parfaite Intelligence.

Malgré tout, notre professeur universitaire reste apprécié pour ses prises de position moins "dérangeantes". Ainsi, en 1840, il expose lors d'une réunion de la loge un projet pour le moins révélateur de son esprit progressiste : il propose à ses "Frères" de la Parfaite Intelligence d'organiser et surveiller de près l'instruction et l'éducation morale des familles les plus démunies de la cité liégeoise, et de leur apporter un secours financier si cela s'avère urgent.

Surnommé au sein de la loge, "Vénérable Frère Grand Inquisiteur Commandeur de l'Université de Liège" - on ignore la raison de ces appellations -, Louis Trasenster apporte beaucoup, sur le plan des idées et des projets, à la Parfaite Intelligence, malgré ses quelques déboires et son indocilité habituelle.

SCIENCE ET BIENFAISANCE

Issu de la bourgeoisie rurale et intégré, depuis son mariage avec Marie Desoer, dans la bourgeoisie moyenne, Louis Trasenster prend rapidement conscience de ses privilèges. Cependant, il estime nécessaire de favoriser dans les couches les plus pauvres de la société l'accès à la culture et à une éducation rigoureuse au possible.

C'est pourquoi notre professeur entre tout naturellement dans la prestigieuse Société Franklin, née en 1865 à l'initiative d'Emmanuel Desoer, frère de Marie Trasenster-Desoer. Les mobiles qui inspirent cette association sont les suivantes : travailler à l'œuvre de l'émancipation des classes laborieuses par l'instruction, et propager dans le peuple les idées d'ordre, de travail et d'économie. La Société Franklin, qui tient une filiation spirituelle avec le politicien américain Benjamin Franklin, organise pour la population des séances de littérature, de musique et de science. Un Journal Franklin est même distribué parmi les familles démunies pour leur apporter des informations sur la vie politique, économique et culturelle du pays.

Autre association de bienfaisance, le Vestiaire Libéral est fondé en 1879 par un ancien mouvement de philanthropes libéraux, la Société des Treize. Jean Louis Trasenster, en libéral convaincu, devient membre du Vestiaire Libéral dès sa création. Ce dernier a pour objectifs d'instruire des jeunes issus de la rue et sans aucun bagage intellectuel, et de leur fournir les biens nécessaires pour affronter la rudesse de l'hiver.

En 1854, un groupe de personnalités liégeoises met sur pied une société de bienfaisance pour les ouvriers et les moins nantis de la cité ardente : il s'agit de la Société des Bains et Lavoirs de Saint-Léonard, installée dans le quartier du même nom, du côté nord de la ville. Louis Trasenster est nommé directement administrateur de cette entreprise, toujours en 1854, et préside le conseil d'administration dès 1871. Alors qu'elle ne dure qu'une vingtaine d'années, la Société des Bains et Lavoirs permet à des milliers de personnes de pouvoir entretenir une hygiène corporelle à un prix démocratique, à une époque où sont fréquentes les épidémies mortelles et les maladies incurables.

En tant que scientifique, Louis Trasenster intègre le milieu intellectuel liégeois à un âge précoce. En 1842 - il n'a alors que vingt-huit ans -, notre jeune professeur devient membre de la très réputée Société royale des Sciences. Fondée en 1835 au sein de la Faculté des Sciences de Liège, elle se propose de donner une impulsion plus vive aux travaux de toutes les personnes qui, dans la province de Liège, cultivent les sciences mathématiques et naturelles. La société décide rapidement de la publication de recueils, mieux connus sous le titre de Mémoires de la Société royale des Sciences de Liége. En 1844, un ouvrage de Louis Trasenster, intitulé Recherches théoriques et expérimentales destinées à l'aérage des mines, est couronné par l'association à l'occasion d'un concours annuel.

Pour terminer cet article, il convient de noter que Louis Trasenster voue également un intérêt à la culture générale. Nous en voulons pour preuve son adhésion à la Société libre d'Emulation de Liège, née en 1779 à l'initiative du prince-évêque de Liège, François-Charles de Velbruck. Littéraire, scientifique et artistique, la société se donne en outre pour objectif de surveiller les établissements scolaires instaurés à Liège par François-Charles de Velbruck. On ne compte plus aussi les nombreux concours, les conférences, les expositions artistiques et les concerts de musiciens liégeois ou étrangers qui y sont organisés. Jean Louis Trasenster entre à l'Emulation dès 1844, comme associé résident, et devient membre effectif à partir de 1874. Il y fait la connaissance de nombreuses personnalités, dont Jacques Desoer, son futur beau-père. Au vu des archives conservées à l'Emulation, il semble - mais ce n'est là qu'une simple hypothèse - que Louis Trasenster ne s'y soit pas montré très actif, intellectuellement parlant. L'homme était peut-être déjà trop affairé par ses nombreuses occupations pour se consacrer comme il convenait à cette société. En d'autres termes, cette dernière reste probablement l'une des rares associations dans laquelle le rôle de Louis Trasenster a été réduit à la portion congrue…

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janvier 2004 - mise à jour : 16 janvier 2008